Le « Usui Reiki Ryôhô » est le nom donné par Mikao Usui à sa méthode, en 1922.

À sa mort, son Reiki se scinda en deux mouvements :
  • le traditionnel. Il resta au Japon, faillit disparaître avec la seconde guerre mondiale et végéta ensuite. Son association porte le nom du centre de traitement historique : « Usui Reiki Ryôhô Gakkai »,
  • l'occidental. Il est issu de l’enseignement du docteur japonais Chujiro Hayashi, formé par Mikao Usui. Il créa sa propre démarche et forma ensuite Madame Hawayo Takata, qui introduisit le « USUI Reiki Ryôhô » aux USA et en occident avant la seconde guerre mondiale. À la mort de madame Takata en 1980, il se scinda en plusieurs mouvements. C’est cette branche qui se répandit dans le monde entier.
Une des principales différences entre ces deux mouvements historiques est que le reiki oriental est beaucoup plus un art de vivre, mode de vie, où la philosophie joue un rôle moteur alors que le reiki occidental est beaucoup plus orienté comme une méthode de soins. Les deux partagent les mêmes fondements, même si certaines techniques, le temps de formation des maîtres, le rôle du maître enseignant sont différents.

Un dernier point qui explique aussi les différences dans les approches : les japonais pensent de façon intuitive et souvent sous forme d’images, utilisent beaucoup l’hémisphère droit de leur cerveau, leur cœur et leur ventre, et moins leur esprit rationnel, et leur langue ne permet presque pas de formuler des affirmations certaines et absolues.  Les occidentaux pensent de façon plus linéaire et logique, sont moins intuitifs, utilisent l’hémisphère gauche, et formulent des affirmations et des vérités absolues.

Curieusement, USUI Sensei pensait beaucoup plus comme un occidental. La langue japonaise est constituée d’images qui induisent une abstraction, les langues occidentales de symboles, les lettres.

Une troisième branche apparut à la fin des années 80, quand le Reiki occidental fut réintroduit au Japon et que des praticiens décidèrent de fusionner les deux approches, qui devait prendre le meilleur des deux premières. Le « Gendai Reiki Hô » est le nom de celle de Doi Hiroshi, une des principales écoles de ce troisième mouvement.

Aucune approche n’est meilleure ou moins bonne. Elles répondent à des besoins, à des logiques et des coutumes différentes. Elles n’ont pas non plus eu à passer à travers les mêmes environnements historiques, culturels et économiques.



Histoire du « Usui Reiki Ryôhô » reconstituée à partir des ouvrages de Walter Lübeck, Frank Arjava, William Lee Rand et Doi Hiroshi.


Monsieur Mikao USUI

Monsieur Mikao Usui, né au Japon le 15 août 1865 et mort le 9 mars 1926 à Fukuyama d’une attaque cérébrale, a découvert et développé le Reiki. Usui a quitté sa famille très jeune pour aller étudier dans des monastères et voyagé au Japon, en Chine et en Europe.

Il développe de nombreuses compétences, pratique de nombreux métiers et devint le secrétaire d’un haut fonctionnaire ce qui lui permit de se faire un carnet d’adresse et de se lancer dans le business. Suite à un revers en 1914, il devient missionnaire shinto (religion japonaise du Vème siècle, donc antérieure au bouddhiste japonais importé au Japon au VIIème siècle). Il apprend et pratique le Kiko, version japonaise du Qi Gong, discipline qui permet d’améliorer la santé par la méditation, des exercices respiratoires et des mouvements très lents. Cette pratique repose sur l’usage du Qi, l’énergie de vie et comprend des méthodes de guérison par imposition des mains. Elle nécessite de transmettre soi-même son énergie au patient. Usui considère que cela épuise le praticien et limite son efficacité. Il cherche alors une autre démarche. Parallèlement il pratique le zazen pendant trois ans et découvre que « le but extrême de la vie est d’obtenir la grande paix intérieure et de comprendre son existence. »

En mars 1922, il part en retraite sur le mont Kurama pendant 21 jours, jeûnant, chantant et priant. À la fin de sa retraite, il reçoit l’illumination et la démarche de soins lui apparait. En descendant, il se blesse et se soigne par imposition des mains, soulage de même une personne souffrant des dents. Il comprend qu’il a la possibilité de soulager et soigner sans puiser dans sa propre énergie. Un mois après, il formule la base de son enseignement sur 5 principes. Pour lui, il faut « tout d’abord l’apaisement de l’âme, et ensuite ramener le corps en bonne santé ». Il montre dès le début la voie pour changer la façon de vivre. Le traitement des maladies n’était pas son premier objectif, d’autant que la loi de l’époque l’interdisait aux praticiens non reconnus par l’État. C’est pour cela que le centre qu’il crée ensuite à Tokyo est un centre d’enseignement et de guérison réservé à ses membres qui ne peuvent pratiquer que dans le cadre familial. Comme la première personne à avoir utilisé le nom de « Reiki Ryôhô » fut Madame Mataji Kawamata, une thérapeute qui publia un livre en 1919 sur ce thème, Usui intitula sa méthode « Usui Reiki Ryôhô » pour la distinguer des autres méthodes utilisant l’énergie universelle et appela son centre, « Usui Reiki Ryoho Gakkai » ou « Centre de guérison Reiki Usui ». Ce centre avait pour objectif « d’améliorer la santé du corps, du mental, du cœur de ses membres par l’entraînement ». L’activité lucrative des soins y est donc interdite. Il ouvre un autre centre à Tokyo. Il y enseigne les principes et les soins destinés à soulager gratuitement la sphère familiale de ses membres.

En 1923, le Japon connut un terrible tremblement de terre et Usui et ses disciples travaillèrent jour et nuit pour soigner et soulager les traumatismes physiques et psychiques que la population avait subis. Sa notoriété devint immense et il fut reconnu par les instances politiques pour les soins apportés. C’est probablement suite à cet évènement qui marqua tout le Japon que sa méthode de guérison prit le pas sur l’enseignement et les principes de vie qu’il avait d’abord établis. En 1925, il ouvrit un centre encore plus grand et se mit à voyager dans tout le Japon pour répandre le Reiki. Il enseigna à plus de 2.000 étudiants et forma 16 enseignants dont M. Chujiro Hayashi qui fonda sa propre association à sa mort, M. Taketomi Kanichi, vice-amiral, et M. Ushida Juzaburo, vice-amiral lui aussi, qui lui succéda comme président du « Usui Reiki Ryoho Gakkai ». C’est à l’initiative de ce dernier que fut érigée une stèle funéraire avec l’inscription qui servit plus tard de référence au Reiki japonais. Ces trois personnes sont à l’origine du fort développement du Reiki au sein de la marine impériale, jusqu’au début de la seconde guerre mondiale.
À la mort d’Usui, plusieurs groupes se formèrent pour développer leurs propres démarches de Reiki, mais en restant très souvent confidentiels et élitistes. La seconde guerre mondiale vit la disparition d’un grand nombre de maîtres, par le simple fait que leurs pratiquants risquaient la peine de mort pour être suspectés d’appartenir au mouvement pour la paix.


Monsieur Chujiro HAYASHI

Chujiro Hayashi est né en 1879 et mort le 11 mai 1940. Il finit ses études à l’académie de la marine militaire en décembre 1902. Il était capitaine de réserve de la défense militaire et officier médical. Il fut formé par Usui au 3ème degré ou Shinpiden en 1925 et il créa une clinique avec son soutien. À la mort d’Usui, Chujiro HAYASHI quitta la structure et développa sa propre méthode de Reiki, intitulée « HAYASHI Shiki Reiki Ryoho » en y introduisant des positions particulières des mains pour traiter certaines maladies, il utilisa le lit, plusieurs praticiens intervenaient sur la même personne. Il continua pourtant à former des élèves à la méthode d’USUI. Il se suicida en 1940 pour éviter d’être soupçonné d’être un espion. Sa femme poursuivit son œuvre pendant la guerre mais comme ses enfants refusèrent de poursuivre l’œuvre de leur père, cette branche du Reiki disparu probablement.
Il soigna puis forma Mme Hawayo TAKATA.


Madame Hawayo TAKATA

Mme Hawayo TAKATA est née le 24 décembre 1900 sur l’île de Kauai à Hawaii et morte le 11 décembre 1980.
Elle travailla dans les plantations de cannes à sucre et épousa le comptable de l’exploitation. Ils eurent deux enfants et son mari mourût en 1930. En 1935, elle commença à souffrir des poumons et de l’estomac. Suite au décès d’une de ses sœurs, elle se rendit au Japon et y chercha des soins.
Après être passée par un hôpital traditionnel, elle se rendit dans la clinique de M. Chujiro HAYASHI, suivit ses traitements et fut guéri quelques mois plus tard. Elle décida de se former au 1er degré ou Shoden en 1936, pour maintenir son état de santé quand elle serait de retour aux USA. Elle travailla dans la clinique et en 1937 reçu le 2ème degré ou Okuden puis rentra à Hawaii où Chujiro HAYASHIla rejoignit. Ils donnèrent des conférences, soignèrent et formèrent des élèves. Le 21 février 1938 elle fut initiée au 3ème degré ou Shinpiden.

Elle fonda deux centres, un à Hilo et un autre à Honolulu. Elle y soignait et y enseignait le 2ème degré. Elle se mit à voyager aux USA puis dans le reste du monde pour soigner et former.

Elle introduisit le Reiki en occident et fut à l’origine de son expansion dans le monde. En 1970, elle commença à former au 3ème degré et introduisit la notion de Maître.


La succession de Madame Hawayo Takata

Sa petite fille, Phyllis Lee FURUMOTO, lui succède moins d’un an après sa mort en 1981 soutenue par de nombreux Maîtres, succède au rôle de sa grand-mère et fonde l’association « Reiki Alliance ». En 1982, l’anthropologue, médium, astrologue et professeur de latin américaine Barbara WEBER RAY, formée elle aussi par TAKATA, crée l’ « American International Reiki Association », devenue « The Radience Technique », selon une philosophie différente de FURUMOTO. Il y a donc deux évolutions dissociées de l’héritage de TAKATA.
Cette branche du Reiki s’est propagée dans le monde entier. En Inde elle a connu une autre évolution sous l’influence du groupe Oshô (Bhagwan Shree Rajneesh).


Le retour au Japon

La docteuresse WEBER RAY publie aux USA le livre « The Reiki Factor » qui fut traduit en japonais par la journaliste new-yorkaise et Maître Reiki, Mitsui MIEKO sous le titre de « Reiki Ryôhô ». Elle devint la première Maître officielle japonaise de Reiki et organisa de nombreuses conférences et formation au Japon, mais jusqu’au 2ème degré, n’étant pas habilitée à former au 3ème.

C’est avec l’installation à Sapporo en 1993 de Frank Arjava Petter et de sa femme japonaise que le Reiki occidental se répandit au Japon. Le couple permit aux Japonais de se réapproprier leur Reiki et d’y ajouter des éléments issus de la culture occidentale.

Le Reiki était retourné dans sa mère patrie, et les visions occidentales et orientales pouvaient se mélanger pour apporter et déployer le meilleur des deux.